LA DÉGRADATION DU POUVOIR D’ACHAT ET LA CHERTÉ DE LA VIE: UNE RÉALITÉ POUR LES TRAVAILLEURS TOGOLAIS
par Kouglo Boèvi LAWSON BODY, Consultant
Depuis quelques années les togolais sont confrontés à une hausse des prix. Dans un contexte où les revenus sont quasi constants, ce phénomène engendre la cherté de la vie et accentue la dégradation des conditions de vie dans le pays. Il est important pour les acteurs de la vie économique et sociale, notamment les syndicats et les organisations de la société civile d’en connaître les tenants et les aboutissants.
- Démarche conceptuelle
Les concepts de vie chère, inflation et pouvoir d’achats sont intimement liés. Une démarche pertinente implique que ces trois notions soient précisées.
1.1 L’inflation
L’inflation est définie comme la hausse du niveau général des prix. Elle peut être modérée, moyenne, élevée, voire exponentielle. Ses causes sont diverses et ses implications économiques et sociales sont variées. En général, elle est à base de la baisse du pouvoir d’achat, lorsque les revenus ne sont pas indexés sur son évolution.
1.2 Le pouvoir d’achat
Dans un pays le pouvoir d’achat est déterminé essentiellement par deux facteurs, à savoir l’évolution des revenus nominaux et celle de l’inflation. Sous sa forme générale, le pouvoir d’achat est défini par deux concepts : le pouvoir d’achat de la monnaie et le pouvoir d’achat des revenus.
Le pouvoir d’achat de la monnaie
Le pouvoir d’achat de la monnaie mesure ce qu’il est possible d’acheter avec une quantité fixe d’unités monétaires. Il est habituellement exprimé par l’inverse de l’évolution du niveau général des prix. Si le niveau général des prix augmente, alors le pouvoir d’achat de la monnaie baisse. Ainsi, à un indice de prix de 160 (c’est à dire un coefficient de 1,6) exprimant un taux d’inflation de 60% par rapport à une période initiale, correspond un pouvoir d’achat qui ne représente que 62,5% de sa valeur initiale soit une baisse de pouvoir d’achat de 37,5% calculée comme suit : 1/1,6 = 0,625 Þ 1- 0,625 = 0,375
Il découle de cette définition les trois implications suivantes :
ì la hausse des prix entraîne une baisse du pouvoir d’achat ;
ì la baisse des prix, une hausse du pouvoir d’achat ;
ì la stabilité des prix, le maintien du pouvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat des revenus
Le pouvoir d’achat des revenus est la capacité, plus ou moins grande, pour un revenu de permettre à son détenteur de se procurer les biens et services disponibles sur le marché (ou la quantité de biens ou de services qu’une somme d’argent permet d’acheter), face à l’évolution des prix. La capacité d’achat peut être exprimée à prix courant c’est à dire dans l’immédiat.
Cependant, lorsqu’on considère l’évolution des prix, cette capacité est plutôt exprimée à prix constant par rapport à une période donnée prise comme référence. Il est un outil de comparaison des revenus réels des citoyens dans un pays (d’une période à une autre ou d’une catégorie à une autre ou encore d’une région à une autre) et /ou entre pays.
Le pouvoir d’achat des revenus est d’autant plus élevé que les revenus augmentent plus vite que les prix.
1. 3 La vie chère et la dégradation du pouvoir d’achat
La vie chère exprime une situation de hausse de prix des principaux produits du panier de la ménagère alors que les revenus sont stables ou augmentent moins que proportionnellement. Elle se manifeste donc par l’accroissement relativement important des dépenses de consommation du à l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
2 Les causes de la cherté de la vie et de la dégradation du pouvoir d’achat
Au Togo, la vie chère s’explique par deux causes essentielles : des facteurs structurels (l’érosion continue du pouvoir d’achat) et une cause conjoncturelle (la flambée récente des prix des produits pétroliers et de première nécessité).
2.1 L’évolution du pouvoir d’achat au Togo: une érosion continue
Au Togo, un regard sur l’évolution de l’indice des prix sur les périodes 1978–1993 et 1993-2010[1].révèle que la dégradation du pouvoir d’achat de la monnaie et des revenus est une tendance continue comme l’indiquent les faits suivants :
– En 15 ans entre 1993 et 1978, le F Cfa a perdu 51,2% de sa valeur; 1000 F Cfa de 1993 ne valent que 488 F de 1978 car les prix ont augmenté de 104,2% sur cette période.
– En 7 ans entre 2000 et 1993, en deux fois moins de temps, le F Cfa aurait perdu autant et même plus; 1000 F de l’an 2000 n’équivaudraient que 476 de 1993 (en effet sur cette période, les prix ont accru de 110% environ).
– De 2001 à 2003 en tenant compte des taux d’inflation de 3,9%, 3,1% et 1,8% (estimation) pour 2001, 2002 et 2003, les prix auraient augmenter de 9% soit (1,039) (1,031) (1,018). Si l’on considère 1993 comme année de référence sur la période 1993-2003, la hausse aurait été de 110%*1,09 soit 121% environ. Dans cette condition la perte du pouvoir d’achat liée à la dépréciation de la monnaie serait en dix ans de 548 F car 1000F de 1993 ne valent que 452 F en 2003 (1000F/2,21).
-De 2004 à juillet 2010, en tenant compte de l’évolution suivante des prix à la consommation, respectivement, 2,2%; 5,4%; 1,5%; 3,4%; 4%; 2% et 3% pour 2004, 2005, 2006, 2007 et janvier 2008, les prix se sont accrus en moyenne de 15,83% entre 2004 et juillet 2010 soient (1,022); (1,054); (1,034); (1,04); (1,02); (1,03)%. Ainsi, 1000F de 2004 ne valent que 822 F en juillet 2010.
– Entre 2000 et 2010, l’augmentation des prix serait d’environ 33%. Ce qui entraînerait une réduction du pouvoir d’achat de près de 24% car 1000 F de l’année 2000 ne valaient que 752 F en juillet 2010, soit une baisse du pouvoir d’achat de 25%.
– Par ailleurs si l’on considère 1993, l’année avant la dévaluation du franc CFA comme année de référence, entre 1993 et 2010, la hausse cumulée des prix serait de 110%*1,33% soit 146%. Ce qui correspondrait à une dégradation de 594 F du pouvoir d’achat. 1000 F de juillet 2010 ne valant que 406 F de 1993.
2.2 La flambée récente des prix des produits de première nécessité depuis 2008
Au delà des tendances générales relatives à l’évolution des prix, la situation s’est détériorée dès 2008 à la suite de la crise alimentaire et amplifiée depuis le mois de juillet 2010 suite à l’augmentation du prix des produits pétroliers. Ce qui a engendré une flambée de prix des produits de première nécessité comme l’indique le tableau ci-après:
Produits |
Prix 2008 |
Prix 2009 |
Prix 2010 |
Prix 2013 |
Variation 2010/2013 (il y a 3 ans) |
Variation 2009/2013 (il y a 4 ans) |
Variation 2008/2013 (il y a 5 ans) |
|
Viande de mouton et chèvre avec os* |
2000 |
2200 |
2300 |
2500 |
9% |
14% |
25% |
|
Viande de bœuf avec os* |
1800 |
2000 |
2200 |
2500 |
14% |
25% |
39% |
|
Poulet local |
2500 |
3000 |
3500 |
3500 |
0% |
17% |
40% |
|
Poulet congelé* |
1500 |
1600 |
1700 |
2000 |
18% |
25% |
33% |
|
Poissons frais congelé (Akpala) * |
900 |
1000 |
1000 |
1500 |
50% |
50% |
67% |
|
Sardines |
300 |
300 |
350 |
375 |
7% |
25% |
25% |
|
Baguette de pain ordinaire |
100 |
100 |
100 |
100 |
0% |
0% |
0% |
|
Huile raffinée ordinaire (1litre) |
800 |
700 |
850 |
850 |
0% |
21% |
6% |
|
Huile rouge de palme (1 litre) |
1500 |
900 |
1200 |
1700 |
42% |
89% |
13% |
|
Bol de mais |
700 |
500 |
450 |
550 |
22% |
10% |
21% |
|
Bol de farine de manioc (Gari) |
500 |
550 |
600 |
1000 |
67% |
82% |
100% |
|
Bol d’haricot |
1200 |
1000 |
1300 |
1600 |
23% |
60% |
33% |
|
Riz ordinaire 25 kg |
15500 |
16500 |
17000 |
18500 |
9% |
12% |
19% |
|
Pâtes alimentaires |
600 |
350 |
450 |
500 |
11% |
43% |
17% |
|
Boite de lait Peak |
300 |
300 |
350 |
350 |
0% |
17% |
17% |
|
Pain de savon ordinaire |
200 |
225 |
250 |
300 |
20% |
33% |
50% |
|
Sucre Saint Louis* |
800 |
900 |
1000 |
1000 |
0% |
11% |
25% |
|
1tonne de ciment (Cimtogo) |
81000 |
81000 |
81000 |
81000 |
0% |
0% |
0% |
|
1 tonne de ciment (Fortia) |
79000 |
79000 |
77000 |
80000 |
4% |
1% |
1% |
|
Essence super |
505 |
505 |
560 |
595 |
6% |
18% |
18% |
|
Pétrole lampant |
370 |
370 |
455 |
490 |
8% |
32% |
32% |
Ces données révèlent l’incidence des hausses de prix depuis 2007. Ainsi :
- Le prix du litre d’essence super a connu une augmentation de 11% passant de 505 F en 2006 à 560 F en 2010 et entrainant une hausse des prix des transports intra urbains et inter urbains (de l’ordre de 15 à 50%). A titre d’exemple, les courses de à moto courte distance qui coutaient 100 F sont actuellement à 150 voire 200F.
- Le prix du litre de pétrole lampant est passé de 370 F à 455 F (soit une hausse de 23%)
- Le bol de gari vendu habituellement entre 500 et 550 FCFA est passé à 600 francs CFA, soit une augmentation de 20%.
- Le prix du kilo de poissons frais congelé (Akpala) est passé de 600 F CFA à 1000 FCFA (soit une hausse de 50%)
- Le litre d’huile alimentaire d’arachide qui était à 500 FCFA connaît une augmentation d’environ 70%, il coûte désormais 850 FCFA.
- L’huile rouge de palme est désormais vendue à 1500 FCFA contre 700 FCFA (114% de hausse).
- La baguette de pain qui était de 60 F est passée 75 F puis à 100 FCFA (67% de hausse).
- Les pâtes alimentaires qui étaient à 350 sont proposées à 600 FCFA (71% de hausse)
- Le sac de riz est cédé actuellement dans les marchés du Togo à 17000 FCFA au lieu de 11500 FCFA (35% de hausse).
- La boite de lait Peak vendu à 250 FCFA est passée à 350 FCFA (40% de hausse).
- La baguette de pain qui était de 60 F est passé 75 F puis à100 FCFA (67% de hausse).
- Les pâtes alimentaires qui étaient à 350 sont proposées actuellement à 450 FCFA (29% de hausse)
- Le sac de riz est cédé actuellement dans les marchés du Togo à 17000 FCFA au lieu de 11500 FCFA (48% de hausse).
- Le pain de savon ordinaire qui était vendu à 100 ou 125 FCFA est passé à 200 F puis à 250 F actuellement (soit une hausse de 60 à 100)
- La boite de sucre Saint Louis (kilo) est passé de 500 FCFA à 800 F puis à 1000 CFA (60% à 100% de hausse)
- La barre de fer à béton de 6 mm de diamètre vendu à 500 F est actuellement vendu à 700 F (40% de hausse)
- La tonne de ciment (Cimtogo) qui était à 64.000 FCFA est passée à 81.000 FCFA (soit une hausse de 26,5%) ; la tonne Fortia est passée de 60.000 F à 79.000F puis à 77 000 F actuellement (32% de hausse)
Outre ces produits, la plupart des produits du panier de la ménagère ont connu une augmentation sensible, exacerbant ainsi la dégradation du pouvoir d’achat et la cherté de la vie.
3 Les effets de la vie chère et de la dégradation du pouvoir d’achat sur les travailleurs
Deux types d’implications peuvent être considérés : les effets immédiats sur les dépenses et les effets sur les conditions de vie.
3.1 Les implications sur les dépenses
La cherté de la vie se traduit essentiellement par deux effets immédiats :
d’une part, le niveau élevé des dépenses des ménages par rapport à leurs revenus ;
d’autre part la faible couverture de ces dépenses par les revenus du travail et de la propriété.
Une estimation du niveau des dépenses et des revenus de quatre catégories de ménages Togolais de 5 personnes dont deux travaillent permettent de faire ressortir la situation typique de quatre types de ménages togolais (Tableau 1). Les quatre types sont :
- Les ménages à revenus très élevés (type 1). Ce sont les cadres supérieurs du secteur moderne, des membres des professions libérales ou des entrepreneurs
- Les ménages à revenus élevés (type 2). Ce sont les cadres supérieurs ou des cadres moyens du secteur moderne, des membres des professions libérales
- Les ménages à revenus moyens (type 3). Ce sont les cadres moyens ou des agents du secteur moderne, des actifs du secteur informel
- et les ménages à revenus faibles (type 4). Ce sont les agents du secteur moderne, des actifs du secteur informel
Tableau 1. Estimation du coût de la vie au Togo et de la couverture des revenus par les dépenses Lomé en aout 2010 pour quatre types de ménages (montant en FCFA)
Principales rubriques de dépenses | Type 1 | Type 2 | Type 3 | Type 4 | |
A | Dépenses mensuelles totales | 575.000 | 415.000 | 255.000 | 160.000 |
B | Revenus mensuelles de 2 membres | 450.000 | 350.000 | 200.000 | 100.000 |
C | Ecart entre revenus et dépenses = B-A | – 125.000 | – 65.000 | – 55.000 | -60.000 |
D | Taux de couverture des dépenses par les revenus = B/A | 78,26% | 84,33 | 78,34% | 62,5% |
E | Revenus mensuels d’un membre | 300.000 | 200.000 | 125.000 | 60.000 |
F | Ecart entre revenus et dépenses = E-A | -275.000 | -215.000 | -120.000 | -100.00 |
G | Taux de couverture des dépenses par les revenus = E/A | 52,17% | 48,19% | 49% | 37 ,5 |
Un examen de ces données, indique que pour satisfaire leurs besoins élémentaires au moins deux membres des ménages doivent exercer une profession. Même dans ce cas, les revenus ne parviennent pas à couvrir totalement les dépenses. Le taux de couverture se situerait entre 62,5% et 84,33%.
Par contre, au cas où dans le ménage, il n’y aurait qu’un seul membre qui exerce un emploi décent, la couverture des dépendes par les revenus ne serait que de l’ordre 37,5% à 52,17%.
De façon mécanique, il est évident notamment qu’avec la hausse du prix du carburant et des transports, les taux de couverture estimés vont baisser. Les dépenses de toutes les catégories de ménages devraient augmenter à la faveur du relèvement notamment des postes budgétaires suivants : poste 6-Transport ; poste 7-Education des enfants et poste 1–Alimentation. Cette situation devra entrainer la réduction de certains postes et ou le changement du genre de vie des Togolais
3.2 Les effets de la cherté de la vie et de la dégradation du pouvoir d’achat sur les conditions de vie des ménages
La cherté de la vie et la dégradation du pouvoir d’achat ont des implications négatives sur la vie des togolais. Aujourd’hui, la plupart des togolais vivent dans la précarité. Ils seraient non seulement des pauvres mais aussi des exclus et des marginalisés qui ne peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux :
v de base (alimentation, logement, transport et habillement) ;
v sociaux (santé, éducation) ;
v publics (eau, électricité, téléphone).
De plus en plus, dans beaucoup de familles, les repas sont limités à un ou deux.
Par ailleurs avec la récente hausse du prix des produits pétroliers ainsi que des prix des transports qui s’en sont suivis, certains togolais ne peuvent non seulement manger à leur faim mais aussi se déplacer. En effet avec la l’accroissement du prix du carburant, de nombreux togolais sont obligés de réduire leurs dépenses de transport.
Les travailleurs, des banlieues lointaines dans les grandes villes principalement à Lomé, pour les déplacements de leurs domicile sur leurs lieux de travail et vis versa, sont obligés de sauter une ou deux correspondances, devenant des champions forcés de la marche. En conséquence, le secteur des transports, notamment le sous secteur des taxi-motos qui était devenu une bouée de sauvetage pour les diplômés chômeurs et une roue de secours pour certains travailleurs, connait une baisse de demande au niveau des transports.
Dans ces conditions, la rentrée scolaire prochaine risque d’être difficile pour la majorité des ménages. Dans beaucoup de famille, ce sera la croix et la bannière. Le nombre d’élèves, se rendant à l’école ou sur les lieux d’apprentissage ventre creux sans argent de poche, va augmenter.
Etant donné que le SMIG au Togo est actuellement de 35000 F CFA. Que peut faire un revenu de 35.000 F face à des dépenses minimales estimées à 160.000 FCFA pour les ménages à faible revenu de 5 personnes.
En outre, quand on sait que l’incidence de la pauvreté est très élevée depuis 2006 (61%), On n’a l’impression que l’être humain n’est plus au centre des politiques économiques et sociales. Dans ces conditions, beaucoup d’élèves pourraient abandonner l’école et le travail des enfants pourrait augmenter ainsi que leur trafic. Il en sera de même de la prostitution des adolescentes.
Annexes
Annexe 1 – L’évolution des prix de certains produits : quelques exemples
L’électricité
- Le prix du KW/H est passé de 58 F sans TVA en 1993 à 58 F avec une TVA de 7% (soit 62,06 F) en 1995 et puis à 75 F avec une TVA de 18,6% de nos jours (soit 88,95 F).
- Pour les branchements monophasés, la composante fixe est passée de 403 F en 1993 à 1416 F de nos jours
- Pour les branchements triphasés, la composante fixe est passée de 633 F en 1993 à 3216 F de nos jours
L’eau
- Pour la 1ère tranche (10 m3), la hausse des prix est demeurée normale. Le prix est passé de 140 F au début des années 90 à 150 F de nos jours.
- Par contre, s’agissant de la 2ième tranche (11 m3à 30 m3), la tranche la plus consommée, le prix est 205 F en 1993, à 255 F en 1995 et à 380 F hors TVA de nos jours.
Le carburant et les frais de transport
- Le prix du carburant a connu une hausse importante. D’environ 245 F au début des années 90, le prix du litre super est passé à 265 (2004), puis à 505 F jusqu’à la dernière augmentation où il vient de passer à 655 F.
- Le prix d’une course pour les distances standard «Banlieues_ Grand marché» est qui était de 125 F au début des années 90 est passé est passé à 300 F depuis le milieu des années 2000 et à 350 F depuis la récente hausse du prix du carburant.
Annexe 3. Une appréciation des dépenses mensuelles moyennes de quatre types de ménages de 5 personnes vivant au Togo en juin 2008 (montant en FCFA)
Principales rubriques de dépenses | Type 1 | Type 2 | Type 3 | Type 4 | |
1 | Alimentation | 150.000 | 120.000 | 70.000 | 50.000 |
2 | Habillement (forfait provisions) | 30000 | 20.000 | 10.000 | 5.000 |
3 | Loyer, eau et électricité | 60.000 | 40.000 | 35.000 | 25.000 |
4 | Equipement (Mobilier, Appareil ménager, petit équipement) | 25.000 | 15.000 | 10.000 | 5.000 |
5 | Santé et hygiène* (Hygiène, soins, consultation, hospitalisation, médicaments) | 30.000 | 20.000 | 15.000 | 10.000 |
6 | Transport (Carburant, réparation et entretien de véhicule, transport urbain, autre frais de transport) | 60.000 | 40.000 | 30.000 | 20.000 |
7 | Education des enfants (Equipement scolaires les enfants, Ecolage, scolarité, transport, autres) | 40000 | 25.000 | 15.000 | 10.000 |
8 | Loisirs | 20.000 | 15.000 | 10.000 | 5.000 |
9 | Provisions pour congés | 25.000 | 15.000 | 10.000 | 5.000 |
10 | Aides et transferts (Décès, offrande, dons, aides familiales etc.) | 30.000 | 20.000 | 10.000 | 5.000 |
11 | Augmentation d’actif (Achat de terrain, achat de véhicule, construction de logement) | 60.000 | 50.000 | 25.000 | 10.000 |
12 | Dépenses diverses (Honoraire Assurance, poste télécommunication) | 45.000 | 35.000 | 15.000 | 10.000 |
Dépenses totales | 575.000 | 415.000 | 255.000 | 160.000 |
Calculs de l’auteur sur la base d’une estimation du coût de la vie au Togo et des différentes rubriques définies par l’enquête budget consommation des ménages menée par la Direction de la Statistiques
Prix de quelques produits de 1970 à 2010
Produit |
1970 |
1980 |
1990 |
2000 |
2010 |
|
Maïs | Kg |
23 |
79 |
75 |
111 |
250 |
Riz Local | Kg |
70 |
150 |
350 |
326 |
540 |
Poisson fumé (Doévi) | Kg |
150 |
436 |
600 |
1467 |
2000 |
Akpala (Chinchard) | Kg |
600 |
644 |
900 |
661 |
1000 |
Viande de bœuf | Kg |
250 |
536 |
800 |
1400 |
2200 |
Sucre en morceau | Kg |
70 |
269 |
311 |
520 |
1000 |
Huile d’arachide | Litre |
180 |
400 |
550 |
664 |
850 |
Huile de Palme (Zomi) | Litre |
65 |
283 |
750 |
792 |
1000 |
Ciment local | Tonne |
8854 |
19600 |
30000 |
57400 |
81000 |
Fer à beton de 6mm | Unité |
255 |
271 |
500 |
402 |
700 |
Electricité | Kwh |
28 |
28 |
60 |
75 |
75 |
Essence | Litre |
36 |
125 |
225 |
328 |
540 |
Pétrole lampant | Litre |
21 |
73 |
135 |
220 |
455 |
Eau Tranche1 | m3 |
90 |
140 |
190 |
190 |
|
Eau Tranche2 | m3 |
100 |
250 |
380 |
380 |
Variations de Prix constatées entre 1970 et 2010
Produit |
Variation 2000/2010 (en 10 ans) |
Variation 1990/2010 (en 20 ans) |
Variation 1980/2010 (en 30 ans) |
Variation 1970/2010 (en 40 ans) |
|
Maïs | Kg |
125% |
233% |
216% |
987% |
Riz Local | Kg |
66% |
54% |
260% |
671% |
Poisson fumé (Doévi) | Kg |
36% |
233% |
359% |
1233% |
Akpala (Chinchard) | Kg |
51% |
11% |
55% |
67% |
Viande de bœuf | Kg |
57% |
175% |
310% |
780% |
Sucre en morceau | Kg |
92% |
222% |
272% |
1329% |
Huile d’arachide | Litre |
28% |
55% |
113% |
372% |
Huile de Palme (Zomi) | Litre |
26% |
33% |
253% |
1438% |
Ciment local | Tonne |
41% |
170% |
313% |
815% |
Fer à beton de 6mm | Unité |
74% |
40% |
158% |
175% |
Electricité | Kwh |
0% |
25% |
168% |
168% |
Essence | Litre |
65% |
140% |
332% |
1400% |
Pétrole lampant | Litre |
107% |
237% |
523% |
2067% |
Eau Tranche1 | m3 |
0% |
36% |
111% |
|
Eau Tranche2 | m3 |
0% |
52% |
280% |
[1] Les chiffres sur l’inflation et les l’évolution des prix à la consommation sont tirés des publications de la Direction de l’Economie et de la Direction des Statistiques du Togo ainsi que des Institutions de la Zone franc (www.izf.net) et de l’UEMOA (www.uemoa.int)